Contribution de l’Association Jeunesse et Entreprises à la relance de la formation en alternance

1- L’alternance, un accès privilégié à l’emploi pour tous les jeunes

L’apprentissage avait atteint des records en France en 2019, avec 390 000 nouveaux contrats, soit une augmentation de 16 % par rapport à 2018, traduisant le vif succès de la réforme intervenue début 2019.

Malheureusement, la crise économique provoquée par le Covid-19 risque de freiner la dynamique de l’apprentissage et, plus largement, de la formation en alternance, qui constitue pourtant un accès privilégié à l’emploi pour les jeunes. Les pouvoirs publics vont poursuivre la simplification des procédures et prendre de nouvelles mesures d’allègement de charges pour remédier à cette situation critique.

Cependant, Jeunesse et Entreprises observe depuis longtemps que les freins à l’apprentissage ne sont pas uniquement administratifs et financiers. Traiter seulement ce volet laisserait de côté une réalité plus complexe. Les entreprises – surtout les TPE et les ETI – craignent de voir arriver des apprentis dépourvus de toute information sur les enjeux de la vie en entreprise, à commencer par tout ce qui assure la vie et la survie d’une entreprise, quelle qu’elle soit.

A cela s’ajoute une méconnaissance des « codes comportementaux » qui rend peu opérationnel l’alternant/apprenti dans ses relations avec ses collègues, les clients ou encore les fournisseurs. Ces lacunes entraînent un manque de confiance vis-à-vis du jeune et l’employeur sera moins enclin à le laisser en autonomie.

En temps de crise, les entreprises n’ont pas le temps de former les jeunes à tous ces savoirs fondamentaux, elles veulent des jeunes « prêts », c’est-à-dire des jeunes réactifs, ingénieux, autonomes, adaptables, et résilients, des jeunes qui apportent une réelle valeur ajoutée.

AJE dispose d’outils pour préparer les jeunes au monde de l’entreprise et éviter les désillusions de part et d’autre. Mais AJE ne fait pas seulement gagner du temps aux entreprises, elle leur apporte une réelle plus-value. Un sondage mené par l’association auprès d’une centaine d’entreprises montre que ses actions répondent exactement aux besoins des recruteurs concernant l’alternance.

En effet, AJE est une association d’utilité publique qui s’est fixée comme mission de rapprocher le monde de l’éducation et celui des entreprises. Elle établit des passerelles entre les jeunes et différents environnements professionnels. Elle apporte à ces jeunes les clés d’une intégration réussie, tout en aidant les entreprises à mieux comprendre leurs attentes. Ce travail au service de l’emploi des jeunes s’effectue au niveau national grâce à 30 clubs AJE répartis sur tout le territoire, mais également grâce à 500 bénévoles et à un réseau de partenaires solide composé de près de 1 450 entreprises.

 

2- Développement de nombreuses actions innovantes 

Pour assurer sa mission AJE a notamment mis en place la P’AJE, une plateforme pédagogique numérique qui a pour vocation de présenter la sphère de l’entreprise dans toutes ses particularités et qui a été rendue gratuite pendant le confinement. Cet outil propose un contenu très riche constitué de 10 heures de contenu interactif, 129 vidéos pédagogiques, 55 exercices ludiques et 32 intervenants professionnels. Ce contenu porte sur trois thématiques : la découverte de l’entreprise, le numérique dans l’entreprise et l’insertion dans l’entreprise. Ainsi, AJE aide les jeunes à être rapidement opérationnels en leur faisant découvrir les codes de la vie professionnelle mais elle fait également gagner du temps aux entreprises dans leur processus de recrutement.

AJE dispose de plusieurs autres outils qui constituent une réelle plus-value pour ses entreprises partenaires. Elle organise par exemple les Challenges AJE, pendant lesquels les jeunes sélectionnés doivent faire la promotion d’entreprises de leur territoire en analysant leur fonctionnement.

L’association organise également les Escales AJE, des conférences itinérantes où des chefs d’entreprises et autres intervenants débattent de sujets variés sur l’entreprise, une réelle opportunité pour les professionnels de partager avec le public leur vécu, leur expérience, leur pragmatisme et leurs anecdotes. C’est également l’occasion pour les professionnels de s’exprimer sur leurs attentes, ce qui est essentiel car les dirigeants et leurs équipes sont les mieux placés pour savoir ce qu’attendent les entreprises. Dans un but de co-construction et de savoir-devenir, l’association estime aussi essentiel de voir les chefs d’entreprises aller directement au contact des jeunes.

Enfin, AJE réoriente une de ses actions phares appelée Idée Tech vers la sensibilisation des jeunes au monde de l’industrie en partenariat avec un groupe d’entreprises avec pour objectif de les rendre entreprenants et autonomes.

 

3- Des actions très enrichissantes

Les actions d’AJE ont pu faire réfléchir les chefs d’entreprises sur leurs habitudes et leur fonctionnement, comme en témoigne François Vanoost (Ecooptique à Nîmes) qui déclare que ces expériences lui ont rappelé le « savoir-se-vendre ».

AJE agit ainsi auprès de ses partenaires à travers deux prismes différents :

  • D’une part, elle apporte un bénéfice indéniable au développement des entreprises. AJE leur donne l’opportunité de valoriser leur engagement pour la jeunesse dans le cadre de leur politique RSE, d’améliorer leur image et leur visibilité, de sensibiliser d’autres publics aux valeurs de l’entreprise ainsi que découvrir de potentiels futurs employés.
  • D’autre part, les actions AJE sont l’occasion pour les entreprises de construire l’avenir et de songer à leur responsabilité de transmission, car ces actions leur permettent de s’impliquer dans les réflexions sur l’emploi des jeunes, de développer des liens intergénérationnels, mais aussi de susciter des vocations et de comprendre les attentes des jeunes concernant leur avenir professionnel.

La crise actuelle rend la mission d’AJE encore plus indispensable. En effet, les entreprises sont plus réticentes à embaucher et les premières personnes impactées par ce phénomène sont les jeunes, car le recruteur choisira de préférence une personne déjà formée. Mais négliger les jeunes serait une erreur.

D’après Alain Letullier (Fondateur de Déclic Communication et Président du Club AJE Lorraine), la jeunesse a un potentiel gigantesque dans le nouveau monde qui est en train de se construire, et notamment au niveau digital. Il va même plus loin, pour lui l’apprenti est « la solution pour la reprise de l’activité ». Actuellement, la plupart des sociétés ont des problèmes financiers, l’apprenti est moins coûteux et il est aussi plus adaptable aux évolutions du monde professionnel. De plus, les entreprises ont toujours des besoins importants en compétences, que peuvent leur apporter les apprentis.

La ministre du travail a réaffirmé sa volonté d’éviter une « génération sacrifiée » par le covid. Elle souhaite faire comprendre aux entreprises que le gouvernement les a aidées pendant la crise et va continuer à les aider en souhaitant qu’elles jouent un rôle pour venir en aide aux jeunes. Le problème financier posé par l’apprentissage aux entreprises peut être réglé mais doit s’accompagner d’initiatives favorisant l’insertion.

AJE se donne donc comme mission d’y contribuer et se tient à disposition pour toute concertation ou « tour de table » associant les acteurs de la formation en alternance.

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